Lors du dernier comité technique au conseil régional, les syndicats ont contesté plusieurs dispositions affectant, selon eux, les conditions de travail des agents. Notamment, la suppression de postes d’ATTEE dans les lycées et l’harmonisation du temps de travail.
Le ton monte entre l’exécutif régional et les syndicats des agents de la collectivité du Grand Est. Lors du comité technique du 14 mai, CGT, FO, FSU, Unsa, CFDT et CFTC ont voté contre « le plan de qualité de service et valorisation des métiers » présenté par la direction des services. Le dispositif en question prévoirait, selon les syndicats, la suppression à terme de 541 équivalents temps plein dans les lycées de la Région, sur la base de la mobilité et du non-remplacement des départs en retraite. « Pour le personnel des lycées, cette dotation aura pour conséquence la suppression de plus de 600 postes », s’insurge FO par voie de communiqué. « Les agents d’entretien seront les principaux concernés. Toujours autant de surface mais moins de bras » Au nom du syndicat, Jacques Castelli dénonce « la porte ouverte à l’externalisation ». Au diapason, Pascal Koehler, son homologue de la CGT, pointe « une surcharge de travail » à venir pour les agents des lycées : « En fait, la direction va sortir des établissements un millier de postes, en supprimer 600 et mutualiser les 400 autres ».
« Cela ne reflète pas la réalité »
Ce que conteste l’exécutif : « C’est une caricature du document de travail concernant la dotation des moyens dans les lycées. Cela ne reflète pas la réalité », objecte Nicolas Pernot, directeur général des services. Évoquant « un processus de long terme », le « redimensionnement des équipes » s’effectuera après « une évaluation des besoins de chacun des établissements ». La Région entend par ailleurs créer 200 postes d’apprentis pour anticiper les besoins et « préparer les postes de demain ».
Autre point d’achoppement, la décision de l’exécutif d’harmoniser le temps de travail dans les trois composantes géographiques du Grand Est suscite la réprobation d’une partie des syndicats (CGT, FO, Unsa, FSU). « Depuis la loi Aubry, la règle est de 1 607 heures/an pour tout le monde », rappelle Nicolas Pernot, conformément à la loi de « transformation de la fonction publique » censée mettre fin aux dispositifs de contournement. Mais la CGT craint une nouvelle dégradation des conditions de travail. « Dans les lycées, cela se traduira dès la rentrée par 50h/an supplémentaires pour chacun des agents. Compte tenu de l’annualisation, certains vont se retrouver avec des semaines à plus de 50 heures » Ce que conteste, là encore, l’exécutif régional. Lequel fait valoir enfin les 24 M€ mobilisés par la collectivité pour l’harmonisation indemnitaire, le doublement du budget formation ou encore l’investissement dans la fourniture de vêtements de travail (6 M€).