Plan de sobriété des administrations territoriales rémoise, quid des principes d’efficacité énergétique et de continuité du service public ?

 

La direction générale souhaite mettre en œuvre la directive gouvernementale consistant à faire 10% d’économie d’énergie lors de l’hiver 2022 au regard de celui de 2021.

 

Mobilisant les directeurs et directrices, la direction générale écrit que « la Ville de Reims et le Grand Reims, qui font partie des plus gros employeurs du département de la Marne, ne peuvent naturellement se soustraire à cette obligation».

 

Pour la CGT, ce lien entre volume de l’emploi au sein des administrations territoriales rémoises et économie d’énergie nous semble des plus curieux.

L’austérité sous le masque de la sobriété

De même, les pistes qui sont ouvertes par la direction générale ne s’inscrivent que dans une et même ligne : l’austérité déguisée en sobriété.

 

En effet, il s’agit d’aller vers une :

  • sobriété « d’usage », liée à nos propres mode de fonctionnement (chauffage, etc.) ;
  • sobriété « dimensionnelle », liée au recalibrage de certains outils de politique publique (par exemple l’éclairage public ou la fermeture éventuelle de certains équipements sportifs)

 

Logiquement, ces actions sont confiées pour leur mise en œuvre à la direction du développement durable.

 

Une réunion restreinte est prévue le 20 septembre, avec par la suite une présentation de la synthèse en CODIR le 27 septembre.

 

Tout cela appelle de nombreuses remarques.

 

C’est la seule piste de la sobriété qui est investie et non des principes plus durables comme la recherche de l’efficacité et de la transition énergétiques ou de la responsabilité environnementale.

L’employeur agit encore dans la précipitation

Il est vrai que l’employeur faute de proactivité agit dans la précipitation.

 

Pour preuve le fait que l’ADEME avait accordé au Grand Reims le financement d’un poste d’un chef de projet en charge de l’optimisation de la flotte de véhicules des administrations territoriales rémoises. Un jeune ingénieur avait même été recruté et reçu une convocation pour une visite médicale qu’il n’effectuera pas.

Sabrer dans le chauffage et le service public

L’autorité territoriale a sabré le poste comme elle entend sabrer dans le chauffage des agents et le service public.

 

Le concept de responsabilité environnementale lui est inconnu comme celui de responsabilité sociale.

Un mail adressé aux directeurs – directrices un dimanche à 23h45

A ce sujet, le lien fait entre économie d’énergie et volume de l’emploi au sein des administrations territoriales rémoises dans un mail envoyé aux directeurs le dimanche 11 septembre à 23h45 (quid du droit à la déconnexion source également d’économie d’énergie) est particulièrement inquiétant.

Confinement énergétique des fonctionnaires

En effet, le 26 août, Stanislas Guerini, ministre de la Fonction publique, a évoqué sur CNews l’hypothèse d’une fermeture des bâtiments publics permise par le développement du télétravail des agents publics, dans le cadre des mesures que pourraient prendre le gouvernement sur la sobriété énergétique.

Journée développement durable du 18 novembre

Le 27 septembre lors du CODIR verrons-nous fleurir la proposition de renvoyer chez eux, en télétravail, les agents et cadres des administrations territoriales rémoises

 

Si oui, nous sommes là encore une fois en absurdie.

 

Aucune économie d’énergie pour la France (donc les  des administrations territoriales rémoises) ne résulterait d’une telle mesure cet hiver : mutualiser les dépenses d’énergie dans un bâtiment collectif est moins coûteux que de chauffer les nombreux logements des agents y travaillant. Le bilan énergétique pourrait même être négatif, de nombreux logements étant aujourd’hui mal isolés et les transports en commun étant peu énergivores. Aucune étude ne prouve qu’un gain énergétique pour l’employeur est généré par le télétravail. Par contre, en hiver, il y aura une défausse financière sur les agents et à leur détriment.

Fermer des services publics

A contrario, la fermeture de services publics engendrera des économies.  Et l’employeur le sait et le reconnait en évoquant « la fermeture éventuelle de certains équipements sportifs ».

 

La direction générale souhaite ainsi une « réduction des plages d’ouverture de nos locaux au bénéfice de tiers ». Ces derniers sont des usagers et non des tiers. En utilisant cette sémantique, il s’agit de mettre à mal le service public et les droits de ses usagers en allant jusqu’à leur nier cette qualité.

29 cours supprimés dans les piscines

Déjà, les piscines de Reims annoncent à leurs usagers qu’aux Thiolettes, à Château d’eau, Talleyrand et Louvois pas moins de 29 cours sont suspendus faute de maitres-nageurs, « les postes vacants sont en cours de recrutements ».

 

Est-ce sérieux ? Un peu partout en France, les piscines municipales privatisées (oui la délégation de service public est une forme de privatisation) ferment en raison de l’augmentation des coûts de l’énergie.

La sobriété salariale source de pénurie de maitres-nageurs

A Reims, les piscines en régie directe ferment par faute de maitre-nageur.

 

Peut-être est-ce là un effet direct et durable de la sobriété, non pas énergétique mais salariale…

Cité des services publics et déconnexion

Depuis des années la CGT et l’UFICT-CGT préconise pour les administrations territoriales rémoises 2 mesures sources d’efficacité et de responsabilité  énergétiques :

  • La création d’une cité des services publics permettant de réduire les trajets, et de disposer d’un équipement moderne à énergie positive.
  • La mise en œuvre du droit à la déconnexion qui permettra d’éteindre des centaines d’ordinateurs et de de smartphones, le soir, la nuit, le week-end ou encore pendant les vacances.

 

L’employeur se réveille donc en ce mois de septembre 2022.

L’UFICT au coeur du combat environnemental

Le document d’orientation de l’UFICT-CGT lors de son congrès de mai 2021 avait pour Fiche n°1 un texte intitulé « ÉCOLOGIE ET SERVICES PUBLICS Lutter contre le réchauffement climatique et pour le développement durable : un enjeu central du monde du travail et des services publics.

https://syndicoop.fr/ufictsp/wp-content/uploads/sites/35/2021/10/guide898-web.pdf Pages 29 à 31

 

L’UFICT-CGT  décidait alors de :

  • faire du combat pour le climat, l’environnement et la biodiversité, un enjeu transversal de nos revendications et comme une mission de service public,
  • œuvrer constamment au renforcement des services publics notamment en accompagnant les cadres territoriaux à l’intégration systématique de la dimension environnementale dans leurs missions et dans leurs formations,
  • d’aider les cadres territoriaux à favoriser des modes de gestion respectueux de la protection de l’environnement, • travailler à un nouveau modèle de progrès fondé sur le développement humain durable.

 

Une ambition civilisationnelle bien supérieure que celle que nous sert l’employeur en voulant baisser le chauffage, réduire l’éclairage public (quid de la sécurité routière et des personnes), fermer les équipements sportifs.

Le manifeste pour la responsabilité environnementale de l’UGICT

Une ambition syndicale s’appuyant sur un manifeste pour la responsabilité environnementale adopté en février 2021 et contenant 10 propositions concrètes :

Un manifeste pour proposer des transformations concrètes. Un manifeste pour changer profondément le système, mais pas le climat !

01 – Obtenir de nouveaux droits sur les questions environnementales

02 – Se réapproprier l’outil de production

03 – Relocaliser  la production

04 – L’économie circulaire  pour révolutionner les modes de production et de consommation

05 – Diversifier notre  mix énergétique

06 – Miser sur la recherche

07 – Maîtriser notre consommation d’énergie

08 – Développer les services publics et les infrastructures

09 – Pour un nouveau modèle  de croissance fondé sur le développement humain et écologique

10 – Pour une société du bien-être

Accéder à notre manifeste : https://ugictcgt.fr/environnement/

 

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