Solidarité avec le peuple afghan

Imamudin Hamdard, responsable des relations internationales du syndicat afghan NUAWE. avait été reçu au siège de la CGT àMontreuil en août 2017.

 

COMMUNIQUE DE LA FEDERATION CGT DES SERVICES PUBLICS

 

Solidarité avec le peuple afghan

Vingt ans d’intervention militaire en Afghanistan, plus de 170 000 morts pour l’essentiel parmi les populations civiles : c’est là non seulement le bilan des logiques interventionnistes guerrières occidentales, soutenues en France par tous les gouvernements successifs, qui n’ont principalement servi que leurs propres intérêts mais aussi l’échec cuisant des prétendues « guerres au terrorisme ».

Aujourd’hui, le retour au pouvoir des talibans est à nouveau synonyme de représailles violentes, d’attaques contre les libertés les plus élémentaires, de négation des droits des femmes les plus fondamentaux.


Devant cette régression terrible, il est de plus en plus nécessaire d’agir pour une stratégie internationale favorisant l’émancipation humaine et sociale des peuples.

La France doit aujourd’hui non seulement stopper toutes les expulsions des refugié·e·s mais se montrer solidaire et accueillante avec les Afghanes et les Afghans qui fuient ce nouveau despotisme. Nos collectivités locales doivent assumer leur devoir de solidarité et d’hospitalité et se mobiliser pour accueillir les Afghanes et les Afghans en danger.

Nous sommes convaincus qu’il n’y a plus de temps à perdre pour, notamment, nos camarades syndicalistes de l’Union nationale des travailleurs et des employés afghans (Nuawe) qui à l’image de leur dirigeant Imamudin Hamdard risquent l’arrestation, la torture et la mort.

Montreuil, le 17 août 2021

 

Interview du président du syndicat des travailleurs afghans

lors que les talibans accentuent leur encerclement des villes en Afghanistan, menaçant des droits humains, notamment des femmes, l’Humanité publie l’interview de Maroof Gaderi, président du syndicat des travailleurs et employés afghans (NUAWE). Plus bas, nous publions des extraits d’un article de la CGT qui donne des indications sur le syndicat en question, suite à un voyage en 2017. 

318989_379707288776628_1307987296_nCi-contre à droite le logo du syndicat National Union of Afghanistan Workers and Employees, NUAWE

« L’impact économique est terrible »

Mercredi 11 Août 2021

Responsable syndical, Maroof Qaderi dénonce les conséquences humaines et sociales de la guerre dans son pays. Il appelle les Afghans à contraindre le gouvernement et les talibans à trouver rapidement une solution politique. Entretien

Kaboul (Afghanistan), envoyé spécial.

Comment décririez-vous la situation politique et sociale en cours et qu’en pensent les Afghans ?

Maroof Qaderi 

Elle n’est pas bonne et elle ne cesse d’empirer. De très nombreux districts étaient déjà sous le contrôle des talibans, maintenant ce sont des provinces. Je ne vois pas comment les choses pourraient s’améliorer. Lorsqu’une guerre se déroule dans un pays, comme c’est le cas en Afghanistan, les droits humains se trouvent rarement respectés. Nous connaissions déjà ce problème auparavant, mais il n’a fait que s’aggraver depuis le début du retrait des troupes américaines et de l’Otan. Il faut ajouter à cette conjoncture que le pays est touché de plein fouet par l’épidémie de Covid-19. Or, l’Afghanistan reste un pays pauvre. La pandémie a provoqué des ravages dans notre système. Le chômage a fortement augmenté et touche particulièrement les jeunes. Or, ils sont l’avenir du pays. Mais, vu la situation, ils émigrent.

Par ailleurs, les talibans se sont emparés de quatre postes-frontières et de sept districts frontaliers. Le ministère des Finances n’a perçu que 4,6 milliards d’afghanis (49,5 millions d’euros) de droits de douane le mois dernier, contre 7,3 milliards d’afghanis en juin dans les 30 postes de douane situés aux frontières, dans les villes et les aéroports. La plupart des pertes ont été enregistrées aux points de passage frontaliers internationaux, où les talibans ont pris plus de 2,7 milliards d’afghanis (29 millions d’euros). Tout cela a évidemment un énorme impact sur l’économie et sur la vie sociale des Afghans. Cinq millions de personnes sont déplacées. Elles ont tout perdu, y compris leur maison. Il faut également parler de la sécheresse. Il n’y a pas d’eau, or l’Afghanistan est un pays essentiellement agricole. L’impact économique se révèle, là encore, terrible.

Quel est votre sentiment ?

Maroof Qaderi Nous avons l’impression de perdre tout ce que nous avons pu gagner ou construire ces vingt dernières années, qu’il s’agisse de la liberté d’expression, des droits de l’homme, des droits de la femme. Tout disparaît petit à petit. La communauté internationale essaie de promouvoir un gouvernement d’union nationale mais en fait on retourne en arrière. Je crains qu’on ne revienne à la guerre civile.

Il n’y aurait donc aucune solution ?

Maroof Qaderi Si, bien sûr. Mais les groupes qui se battent en Afghanistan sont aussi soutenus par des pays qui ont leur propre but et leur propre agenda. Si la communauté internationale veut honnêtement la paix en Afghanistan, elle doit faire pression tant sur les talibans que sur le gouvernement, sinon, il n’y aura pas de solution. Le principal conflit a éclaté avec l’élection présidentielle en 2019. Celle-ci n’aurait pas dû être organisée. Il aurait mieux valu que les différentes parties discutent d’abord puis mettent sur pied un scrutin pour lequel tout le monde pouvait participer, y compris les talibans. Ce qu’il faut maintenant, c’est que le président Ashraf Ghani démissionne et que soit mis en place un gouvernement conjoint.

Comment votre syndicat peut-il agir ?

Maroof Qaderi Malheureusement, tant les talibans que le gouvernement ont toujours entravé l’action du syndicat dans le domaine du droit du travail ou des droits humains. Le gouvernement se pare des habits de la démocratie mais se comporte comme une dictature. Il saisit nos comptes en banque, fait fermer nos locaux, saisit nos propriétés. Tout ça pour nous empêcher de mener des actions pour la défense des travailleurs. Finalement, c’est exactement ce que faisaient les talibans lorsqu’ils étaient au pouvoir. Nous nous battons néanmoins pour un salaire minimum et des conditions de travail décentes

la-cgt-1-logo-png-transparentLa vision du syndicat NUAWE par la CGT en 2017 (voyage)

Quelques repères :
NUAWE, c’est 500 adhérents en 1967, jusqu’à 200 000 environ lors de la période soviétique, et 161 000 actuellement dont environ 23 000 femmes.
Le syndicat compte 28 sections géographiques et 16 fédérations. Ses adhérents sont essentiellement des fonctionnaires, mais aussi des salariés du privé, surtout dans le secteur des télécommunications, de l’agriculture ou de l’enseignement supérieur. Dernièrement, le syndicat a créé un bureau dédié à la question des droits des femmes, un autre se concentrant sur les jeunes travailleurs, un troisième se penchant sur les relations entre Kaboul et la province, et un dernier chargé de développer l’éducation et la formation professionnelle et syndicale des travailleurs (article NVO).

Il y a quelques syndicats en Afghanistan. Le Syndicat national de travailleurs des salariés Afghans (NUAWE) est la plus grande confédération. Elle cherche à unifier le mouvement syndical. À la suite du congrès, le Conseil central des syndicats de l’Afghanistan (CCLUA), s’est créé, à partir d’une scission de NUAWE. Le CCLUA est ainsi devenu la deuxième plus grande confédération du pays (avec une présence forte parmi des enseignants·enseignantes). D’autres syndicats et associations revendiquent également une représentativité. Cependant, certains d’entre eux, comme les travailleurs·euses du spectacle, représentent des intérêts plus individuels que collectifs, ou fonctionnent comme des ONG.

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Une réaction

  1. Hello
     thank you for highlighting the role of the Afghan National Workers’ Union. In the organizational affairs of the union It is not the executive branch but the legislature, that is, the currency of Afghanistan in particular The Wolesi Jirga Complaints Commission intervened in 2011 Kurd and dismissed the elected head of the union Members of the Wolesi Jirga Complaints Commission under its chairmanship They convened the General Assembly of the Nuawe Association on February 12, 2012 As a result of this action of Afghanistan, the nuawe union went into crisis The elected leader made a promise to the courts against the intervention of members of the Wolesi Jirga. Most famous Qaderi in the General Assembly, which was chaired by members of parliament in 2012 The administration of the union took over nuawe, the first thing it did after a month was to dismiss and retire elected union leaders and activists in the provincial capitals under various headings, while according to the statute of dismissal, retirement and conversion of elected officials is not the prerogative of the relevant conferences. Mr. Qaderi , Mr. Qaderi, with the actions of the dictator, suffocated Democracy in the union The elected leaders also appealed to the courts against the famous Qaderi and his deputies. Meanwhile, the Ministry of Justice, as the authority to distribute activities to the unions, sent Nuawe litigation papers to the courts in 2013 in order to resolve the litigation in accordance with the law. This is where nuawe Went into crisis, seven years of litigation in the courts, it is interesting why the Maroof Qadri did not talk about the litigation in the courts While the lawsuit was pending in court, Mr. Qaderi, in support of the oppressors, convened a session called the Fifth Congress. But it was not recognized by the Ministry of Justice in relation to the litigation in the courts of the Fifth Congress. Seven years later, in order not to be hit too hard by the nuawe, including a lawsuit in which 11 claimants are Abdul sattarPardeli Interim Head, Habibollah qurbani, Deputy nuawe of Balkh, Abdulmajir Temouri, Secretary, Naqibullah Hamdoush, Head of Office, Mohammadullah Ahmadi, Head of Union Unit of Central Office, Noureddin, Head of Union Units of Ministry of Rural Development, Khodadad Noori, Head of Union Unit of Ministry of Madan, Abdul Baqi, Head of Union abvraq, Abdul Razzaq Hakimi, Secretary of the Audit Commission, and Abdul Salim, nuawe activist, and two well-known plaintiffs, qaderi and Gholam Ali Baryal It totals thirteen During the line correction submitted to the court, they demanded an end to the dispute and the holding of a transparent and democratic general assembly, and the payment of the salaries of those involved in the lawsuit, which was accepted by the court. On March 4, 2019, the court issued a line correction When the court sent the verdict to the Ministry of Justice, the Department of Cohesion of the Ministry of Justice, as the distributor of the activity license, confirmed that Qaderi’s three years of famous work confirmed that no one can act as chairman and board of directors
    Including the claim of any commission to prepare for the convening of the nuawe general assembly and hold a congress, according to which 13 representatives were appointed by the famous Qaderi and Gholam Ali Baryal and 13 by another 11, a total of 26, the above-mentioned 26 were appointed as 9 members. The Procurement Commission elected the nuawe General Assembly
    On December 26, 2020, the date of the General Assembly of June 19,202 was set in the Department of Law The General Assembly was to be convened by the Commission on the above-mentioned date But due to Ghaderi’s famous intervention, while Reis nuawe was not there, the Congress Preparation Commission Refrained from convening the congress on June 19, 2021 and informed the Ministry of Justice about the matter. But Maroof Ghaderi, without the decision of the Commission for the Preparation of the Nuawe General Assembly, convened a meeting under the Sixth Congress, contrary to the ruling of th
    The Congress Organizing Committee convened a unilateral general assembly, which was rejected and rejected by the Ministry of Justice as the licensing authority. Appeared I will send you enough documents about what I have written if you want This post must be Muharram of the past Because the lives of nuawe activists are in danger
    With respect
    Ayat is one of the nuawe activists

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