Disparition de leur CAS : les agents de la ville et du Grand Belfort pénalisés, selon la CGT

 

Les 1.500 employés de la ville et du Grand Belfort risquent de perdre les nombreux avantages liés à leur CE, le Comité des Œuvres Sociales. Damien Meslot, maire et président du Grand Belfort, ne veut plus y adhérer. La CGT proteste.

 La CGT a déposé un préavis de grève pour le 28 septembre pour protester contre la décision de Damien Meslot de ne plus adhérer au COS au 1er janvier
La CGT a déposé un préavis de grève pour le 28 septembre pour protester contre la décision de Damien Meslot de ne plus adhérer au COS au 1er janvier © Radio France – Nicolas Wilhelm

SOS pour COS en péril. Le Comité des Œuvres Sociales de Belfort vit probablement ses dernières heures. Le COS est l’équivalent du CSE (Comité Social et Economique) dans le privé, mais pour les 1.500 agents territoriaux de la mairie de Belfort et du Grand Belfort. Cette instance, qui propose une série d’avantages aux employés adhérents (bons d’achat, sorties, voyages, , tickets cinéma…) risque de disparaître. Damien Meslot à la tête des deux collectivités ne veut plus y adhérer à partir du 1er janvier 2021.

La CGT dénonce une attaque contre l’action sociale

Cette décision a déclenché un tollé à la CGT, le syndicat majoritaire chez les agents de la ville et de l’agglomération. « C’est une attaque contre l’action sociale. C’est hallucinant. On fait par exemple des weekends à Astérix avec train, hôtel, repas et deux journées dans le parc à environ 400 euros. Il y a des agents qui partent pour 100 euros, des femmes seules avec trois, quatre enfants. Ce sont des actions sociales qui n’existeront plus pour ces gens là. Ce n’est pas possible d’accepter ça« , indique Thierry Didier. Le trésorier du COS se pose beaucoup de questions. « Les finances des collectivités sont à ce point dans le rouge ? Est-ce que des vieux projets que Damien Meslot a annulés au premier mandat ne vont pas ressortir du tiroir ? Est-ce qu’on ne va pas payer les berges de la Savoureuse ? », ironise-t-il.

Monsieur Meslot n’est pas le roi du Territoire de Belfort !,  Alain Loeby, président du COS

La CGT estime que Damien Meslot n’a pas saisi la portée de sa décision. Les délégués syndicaux ont été surpris par la froideur de l’annonce le 9 septembre dernier. « C’est une vraie atteinte au pouvoir d’achat des salariés. Monsieur Meslot n’est pas non plus le roi du Territoire de Belfort. D’autres entités font partie de notre comité et auront leur mot à dire sur le désengagement des deux plus grosses collectivités : la mairie de Belfort et le Grand Belfort. Aujourd’hui, Monsieur Meslot se bat contre des annonces de suppressions d’emplois chez General Electric ou il crie au scandale. Et là, qu’est ce qu’il fait ? Il ne se rend pas compte des dégâts que ça va occasionner sur le pouvoir d’achat des agents« , explique Alain Loeby, président du COS pour qui ce désengagement annoncé équivaut à la mort annoncé du comité.

Un meilleur rapport qualité prix avec le CNAS, selon Damien Meslot

Interrogé sur le sujet, Damien Meslot maire et président du Grand Belfort assume son choix. Fini le COS, c’est au CNAS, le Comité National d’Action Sociale, qu’il veut adhérer dès l’an prochain. « Le rapport qualité prix est plus intéressant. Cette décision dessert les intérêts de la CGT mais pas ceux des salariés. Il y avait aussi un problème de gouvernance à la tête du COS« , indique Damien Meslot qui fait allusion à une guerre de pouvoir entre la CGT, majoritaire chez les agents, et la CFDT. Les collectivités vont également économiser près de 550.000 euros de subventions à l’année. La ville et le Grand Belfort ne donneraient plus que 230.000 euros au nouveau prestataire contre 875.000 euros au COS.   

Rassemblement ce jeudi devant la mairie de Belfort

Pour protester contre cette décision, une pétition circule chez les agents et un rassemblement est prévu ce jeudi 17 septembre devant la mairie de Belfort place d’Armes à 9h30. La CGT a également déposé un préavis de grève pour le 28 septembre, date du comité technique du COS qui pourrait entériner la décision des deux principales collectivités qui le finance. Le syndicat majoritaire ne va pas déposer les armes, d’autant que cinq emplois sont aussi en jeu. « On a du personnel qu’on va devoir licencier, personne ne s’en occupe. On ne peut pas pleurer pour General Electric et de l’autre côté faciliter le licenciement des gens comme ça en deux mois et demi. Ce n’est pas possible !« , conclut Thierry Didier, le trésorier du COS.

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