Préavis de grève fédéral du samedi 1er mai 2021 au lundi 31 mai 2021

 

Mme Amélie de MONTCHALIN
Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques

Mme Élisabeth BORNE
Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion

Objet : Préavis de grève de 0 h à 24 h pour les journées du samedi 1er mai 2021 au lundi 31 mai 2021

Mesdames les Ministres,

Voilà plus d’un an que la fédération CGT des Services publics dépose des préavis de grève pour permettre aux agent·e·s publics·ques et salarié·e·s de notre fédération de se mobiliser face aux nombreux reculs qu’ils et elles subissent.

Pour elles et eux, aucune réforme n’a été gelée : en plus des conditions de travail matérielles et morales encore plus difficiles depuis un an, l’application de la loi dite de transformation de la fonction publique comprime une nouvelle fois leurs droits.

Poursuivant dans la logique de destruction des conquis sociaux et du statut de la fonction publique, faisant fi de l’article 72 de la constitution de la République française instituant la libre administration des collectivités territoriales, et après le vol des congés pendant les premières périodes de confinement en 2020, des employeurs s’engouffrent dans l’application sans réserve des 1607 heures, la suppression des accords antérieurs à 2001, et la poursuite du vol de congés.

Nous soutenons les mobilisations et les luttes en cours contre toutes les mesures locales d’augmentation du temps de travail hebdomadaire, réorganisations, suppressions de poste et toute mise en place des dispositions de la loi dite de transformation de la fonction publique.

Nous soutenons également les syndicats de la partie « privée » de la fédération qui négocient des NAO, des accords imposés par les directions, et luttent contre les plans de restructuration en cours avec toutes les menaces sur l’emploi que cela implique.

Les textes sécuritaires et idéologiques, qui affaiblissent les libertés fondamentales et cherchent à faire écran au problème principal, celui de la précarisation des conditions matérielles d’existence que sont le chômage, la précarité, les inégalités, l’effondrement des services publics, les attaques contre la protection sociale, le manque d’accès à la culture ou à l’éducation populaire, mettent à mal la cohésion sociale.

L’adhésion aux valeurs de la République ne peut pas passer par un nouvel arsenal législatif et pénal, mais par des responsabilités partagées dont l’État doit être le garant.

Il est aisé de déterminer que cette surenchère législative actuelle, à l’initiative du gouvernement, dessert d’autres buts que celui affiché, notamment camoufler sa responsabilité totale dans la crise sanitaire et économique actuelle. La fédération CGT des Services publics constate que l’état d’urgence dit sanitaire mis en place par le gouvernement depuis plus d’un an a essentiellement permis une remise en cause sans précédent des libertés démocratiques et syndicales, dont la liberté de se réunir. Nous demandons la levée immédiate de l’état d’urgence, l’abrogation de la loi sécurité globale, le retrait du projet de loi sur le séparatisme et la fin de toutes les mesures de la seule disposition gouvernementale, reconduite depuis de trop nombreuses années, restant gelée pour les fonctionnaires territoriaux, c’est leur rémunération.
La seule urgence qui s’impose, c’est le dégel immédiat du point d’indice pour toute la fonction publique, le rattrapage de ce qui nous a été confisqué depuis son instauration et la revalorisation immédiate des grilles et des carrières. Il est urgent également que le gouvernement abroge enfin le jour de carence et bien entendu abroge la loi de Transformation de la fonction publique, condition nécessaire à la revalorisation et au renforcement du statut de la fonction publique.

C’est pourquoi la fédération CGT des Services publics revendique :
- L’abrogation de la loi de transformation de la fonction publique ;
- Et donc le maintien de tous les accords antérieurs à 2001 sur le temps de travail et la non application autoritaire des 1607 heures annuelle ;
- 10 % de temps de travail en moins pour un temps de travail hebdomadaire à 32 heures ;
- Le dégel du point d’indice et 10% d’augmentation immédiate de sa valeur pour le rattrapage des dix dernières années ;
- 10% d’effectif supplémentaire ! C’est 500 000 emplois à créer, de suite, et un plan de création massive de postes de fonctionnaires, car les besoins sont importants dans toutes les collectivités ;
- L’abrogation du jour de carence ;
- L’abandon des projets de réforme en cours et notamment le projet de loi 4 D

Afin de permettre aux salarié·e·s et agent·e·s de défendre leur santé, leur emploi, pour améliorer leurs conditions de travail, la fédération CGT des Services publics, dépose un préavis de grève de 0 à 24 h pour les journées du 1er mai 2021, 2 mai 2021, 3 mai 2021, 4 mai 2021, 5 mai 2021, 6 mai 2021, 7 mai 2021, 8 mai 2021, 9 mai 2021, 10 mai 2021, 11 mai 2021, 12 mai 2021, 13 mai 2021, 14 mai 2021, 15 mai 2021, 16 mai 2021, 17 mai 2021, 18 mai 2021, 19 mai 2021, 20 mai 2021, 21 mai 2021, 22 mai 2021, 23 mai 2021, 24 mai 2021, 25 mai 2021, 26 mai 2021, 27 mai 2021, 28 mai 2021, 29 mai 2021, 30 mai 2021, 31 mai 2021 pour l’ensemble des agent·e·s de la Fonction publique territoriale, ainsi que les salariés relevant de la partie privée de notre champ fédéral (entreprises de l’eau et de l’assainissement, thanatologie, secteur privé du logement social).

Notre organisation reste disponible pour toute négociation sur les revendications des personnels.

Nous vous adressons, Mesdames les Ministres, nos sincères salutations.

Pour la fédération CGT des Services publics
Natacha POMMET, Secrétaire générale

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