Article du journal l’Union du 27/01/2021
La CGT et la CFDT appellent les agents de la Ville et de la communauté urbaine à débrayer ce jeudi pour protester contre les ajustements du temps de travail, qu’impose la loi de transformation de la fonction publique.
C’est une histoire d’heures où chacun fait ses comptes. Depuis la mise en place de la loi de transformation de la fonction publique, dite loi Dussopt, en août 2019, les collectivités territoriales ont sorti la calculette.
Cette loi, abondamment commentée lors de sa genèse, impose aux agents une durée légale de travail de 1 607 heures chaque année, sans régime dérogatoire. Ce qui rend l’équation assez simple. En deux mots, s’ils n’ont pas leur quota horaire, les premiers concernés devront travailler davantage ou bien s’asseoir sur plusieurs jours de congés. Tout l’enjeu des négociations est là.
À Reims, où le problème se pose, la CGT et la CFDT, réunies en intersyndicale, appellent à un mouvement de grève, ce jeudi, invitant le personnel de la mairie, et celui de la communauté urbaine, à se rassembler à 13 h 30 devant le parvis de l’hôtel de ville, pour dénoncer cette réforme, perçue, à gauche, comme un coup de canif porté au statut de fonctionnaire. Dans la cité des sacres, les négociations sont toujours en cours entre la collectivité et l’ensemble des syndicats. Outre la CGT et la CFDT, FO et le SAFPT (Syndicat autonome de la fonction publique territoriale) sont autour de la table.
Un règlement intérieur avant l’été
Du côté de la Ville, l’adjoint Franck Noël rappelle que ces discussions relèvent de l’application d’une loi nationale. Loi qui est aussi l’occasion, selon la mairie, de « dépoussiérer un temps de travail qui n’a pas évolué depuis 1984 et par conséquent éloigné des réalités actuelles ». Les discussions sont amenées à se poursuivre avec l’objectif de « la rédaction d’un règlement intérieur avant l’été », ajoute-t-on du côté de l’hôtel de ville. Si rien n’est encore arrêté, l’option d’une augmentation du temps de travail hebdomadaire semble tenir la corde. Visiblement pas du goût de la CGT, qui s’en est indignée dans un communiqué : « En matière de politique RH [ressources humaines, NDLR], le projet du maire de Reims et de la présidente du Grand Reims consiste à réduire systématiquement les avantages acquis des personnels en matière de temps de travail et de droit à congés, de promotions et de comité d’action sociale, etc. »
Pour rappel, l’État a imposé une date butoir au 1er janvier 2022. Autrement dit : toutes les collectivités doivent se mettre au diapason dans le courant de cette année.