Dans sa dernière étude, publiée hier, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) révèle les hautes rémunérations dans la fonction publique. L’éventail des revenus d’activités y est étendu et les décalages entre les trois fonctions publiques y sont élevés. Si dans la fonction publique, « les 1 % des salariés les mieux rémunérés (soit 48 500 emplois) » gagnaient en 2016 plus de 6 410 euros nets par mois en équivalent temps plein (7 850 euros en moyenne), « plus de la moitié d’entre eux travaillent dans les hôpitaux et les autres se concentrent dans la fonction publique d’État, principalement au sein des administrations centrales ». Les agents de la fonction publique territoriale (FPT) ne sont « quasiment pas » représentés parmi les plus hautes rémunérations.
L’Insee constate, en effet, que la fonction publique d’État est la plus rémunératrice mais les plus hauts salaires se concentrent dans les hôpitaux. Ainsi, le seuil de salaire délimitant les 1 % des agents les mieux rémunérés de la FPH est nettement plus élevé que dans les autres versants : 7 560 euros par mois contre 6 370 euros dans la FPE et 4 580 euros dans la FPT. Les niveaux de rémunération sont donc les plus faibles dans la fonction publique territoriale. « Moins de 0,2 % des emplois de la FPT ont une rémunération nette supérieure à 6 410 euros par mois. »
Avec 19 640 emplois, la FPE représente 40 % des effectifs du dernier centile (contre 42 % dans l’ensemble de la fonction publique). 2 650 emplois sont dans le champ de la fonction publique territoriale, soit seulement 5 % du dernier centile.
Les femmes bien moins payées
Autre constat lié au genre : alors que les femmes représentent 63 % des agents de la fonction publique, « leur part diminue quand les revenus s’élèvent », écrit l’Insee. Elles représentent 45 % des 10 % des agents les mieux rémunérés, mais seulement 33 % dans le dernier centile.
Les salariés du centile le mieux rémunéré sont essentiellement des fonctionnaires (43 %) et des agents au statut particulier (51 %), parmi lesquels figurent notamment des médecins (praticiens hospitaliers et personnels hospitalo-universitaires).
Sans surprise, la rémunération croît avec l’âge. Ainsi, en 2016, les plus de 55 ans représentent plus de la moitié du dernier centile, contre 21 % de l’ensemble de la fonction publique.
Notons enfin que comparativement, les hautes rémunérations sont plus fréquentes dans le secteur privé, tant chez les salariés que chez les non-salariés. « Dans le privé, selon l’Insee, le niveau du dernier centile de salaire est ainsi supérieur de 30 % à celui de la fonction publique. »
Ludovic Galtier http://www.maire-info.com/article.asp?param=22765&PARAM2=PLUS&nl=1