Un article intéressant au regard du devenir du CNFPT….
Trente diplômés français de grandes écoles ont suivi la première université d’été de Teach for France en juillet. Contractuels pour deux ans, ils seront nommés dans les collèges REP de l’académie de Créteil.
Ils arrivent. Ils sont jeunes et hyperdiplômés. « Bienveillants, visionnaires, meneurs et courageux », selon l’organisation Teach for France. À la rentrée prochaine, ils seront professeurs d’histoire-géographie, de maths, de lettres modernes, contractuels pour deux ans dans des collèges de l’éducation prioritaire de l’académie de Créteil.
En juillet, ils ont suivi une formation express de cinq semaines dans le cadre paisible de l’Institut européen d’administration des affaires (INSEAD) à Fontainebleau (Essonne), une école privée de gestion des affaires et de management. Tous ont été sélectionnés et formés par la branche française du réseau Teach for All, une organisation née aux États-Unis.
« Notre mission fondamentale est d’engager les futurs leaders de nos sociétés dans la lutte contre les inégalités à l’école, explique Wendy Kopp, sa fondatrice américaine, sur le site Internet de l’organisation, nous croyons que le leadership est la clé pour transformer l’école, les systèmes et en fin de compte l’avenir des enfants. »
Teach for France a vu le jour en mai 2015 sous la houlette de Nadia Marik-Descoings, l’ex femme de Richard Descoings, le directeur de Sciences-Po Paris mort à New York en 2012.
Elle a été son bras droit à Sciences-Po, où elle avait en charge les partenariats financiers avec les entreprises, les relations avec les collectivités publiques et les donateurs…
Un réseau de relations idéal. L’organisation reste très discrète sur ses ressources et partenaires, sur son programme de formation, tant sur son site Internet que sur sa page Facebook, pourtant très prolixe en discours. « Teach For France est un programme de sélection et de formation des meilleurs profils issus de l’ESCP (école de commerce), de Sciences-Po Paris, de Centrale, de l’École nationale supérieure-ULM », peut-on y lire.
On y apprend également que ces professeurs « hors statut » seront accompagnés par plusieurs tuteurs, dont un « leader mentor » issu du monde de l’entreprise.
Prompt à communiquer, le ministère de l’Éducation nationale reste discret cette fois. Nous ne saurons rien de l’accord passé avec l’association sur d’éventuelles subventions et sur la pérennité du dispositif.
Des questions simples sans réponse à ce jour. Paul Devin, secrétaire général du syndicat national des inspecteurs (SNPI-FSU), ignorait l’existence du projet. « L’éducation nationale confie de façon insidieuse la formation des enseignants au privé.
Le retard est tel en matière de formation etle recrutement si désastreux que nombre de collègues risquent de considérer cela comme une bonne solution », s’inquiète-t-il.
source: https://www.humanite.fr/la-formation-des-enseignants-confiee-en-douce-au-prive-613355