En 4 mois, Israël a massacré plus de 35 000 personnes à Gaza.
Les victimes sont, à l’immense majorité, des civils, des femmes et des enfants. Gaza est devenue un « cimetière pour enfants » à tombeau ouvert ; 15 000 enfants ont ainsi été tués par les bombes israéliennes et les assauts de Tsahal contre la cité assiégée.
4 mois après le 7 octobre, le Premier Ministre israélien Netanyahou a affirmé sa volonté de raser la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Après avoir contraint la population gazaouie à des déportations internes (ce qui constitue un crime de guerre) en direction du sud de Gaza, Israël a «donné l’ordre aux Forces de défense israéliennes de préparer une opération à Rafah ainsi que dans deux camps [de réfugiés]». Une extension/préparation manifeste de la Colonisation et de l’Occupation.
Le gouvernement de Tel Aviv, et l’armée israélienne agissent en toute impunité – parce qu’elles se savent impunies – en violation des droits de la guerre, des conventions humanitaires, du droit international en général. Le soutien inconditionnel et total envers Israël, de même que l’invisibilisation et la censure médiatique en Occident, conduit, aussi, au génocide en cours à Gaza, et en Palestine.
Gaza est aujourd’hui un champ de ruines. Selon les Nations Unies, environ 1,7 million de personnes, soit plus de 80% de la population de Gaza, sont déplacées. Des enfants sont amputés à vif, sans anesthésie. Des civils palestiniens sont kidnappés, arrêtés, emprisonnés et torturés par Tsahal. Des journalistes et médecins, palestiniens comme étrangers, sont abattus ou visés par des snipers ou des bombes. L’armée israélienne cible les convois humanitaires et les ambulances.
Sous blocus (depuis 20 ans), Gaza est privée d’eau, d’électricité, de carburant, de nourriture. Le siège terroriste de Gaza est LA tragédie criminelle, menée consciemment par le gouvernement fasciste israélien, de ce début du 21e siècle. Nous assistons à l’extermination méthodique d’une ville de plus de 2 millions d’habitants, sans armée régulière ni défense anti-aérienne, à l’aide des outils les plus modernes et de la technologie de pointe. Et avec le quitus absolu des puissances occidentales qui appuient militairement, financièrement et moralement Israël.
Dans notre pays, les répercussions de la guerre à Gaza ont été immédiates : un renversement contradictoire des « valeurs » a été inventé de toutes pièces pour isoler ceux et celles qui politiquement soutiennent le droit des Palestiniens à vie, à la liberté et à la justice.
Nous avons ainsi assisté à l’accélération de la mutation des blocs politiques, de l’extrême centre à l’extrême droite, à l’aboutissement de la normalisation du RN, à une grande vague de violence politique et symbolique contre les forces de gauche, la répression systématique des manifestations de solidarité avec la Palestine, l’opprobre violente et injuste contre des dizaines de milliers de militants, artistes, sportifs, intellectuels, citoyens, journalistes, le barrage de tirs et bourrages de cranes (inefficaces car hors sol au vu du massacre à Gaza) médiatiques.
Ces 4 derniers mois ont donc fait éclater un certain nombre de contradictions et de faux semblants. Comme souvent, la « question » palestinienne, et plus largement toute cause de décolonisation, est l’épreuve de vérité pour les uns comme pour les autres. A fortiori en période de crise de régime « macronien », et alors que nous assistons en direct à un déchainement de sauvagerie méthodique (pilonnage et assauts de Tsahal contre des hôpitaux, écoles, installations de l’ONU, Université, etc) et de brutalité asymétrique à Gaza. Ajoutons que ce « deux poids deux mesures » entraine par ailleurs le discrédit en stade terminal du discours occidental sur le soutien au gouvernement ukrainien.
Soyons lucides, l’incohérence politique flagrante du Pouvoir en France se transforme en répression (des individus comme des organisations), ce déni de justice, et l’alignement aveugle sur les positions les plus extrêmes du gouvernement israélien, explique (par anticipation) ce que sera la réaction si (ou plutôt, quand) les ordres s(er)ont donnés pour « évacuer » (déporter) la population gazaouie hors de Gaza.