Le travail n’est pas une marchandise et le travail devrait redevenir « humain », nous rappelle Alain Supiot, juriste et Professeur Emérite, dans cette conférence de clôture au collège de France.
Dans son propos, Alain Supiot alerte sur la forme « programmatique » du travail, tel qu’il est aujourd’hui développé, à l’ère du numérique où les hommes et les machines sont programmés et assignés à des objectifs quantifiables et à réaliser des tâches programmées par les ordinateurs.
Dans son propos, il rappelle la déclaration de Philadelphie et la Constitution de l’OIT, sur le travail réellement humain à savoir l’obligation d’humaniser les conditions de travail.
La période actuelle nous oblige à nous intéresser de plus en plus sur ce qu’il reste dans une journée de travail, d’humain au travail, et sur son devenir ?
Oter l’humanité, ne plus la voir comme c’est le cas avec l’automatisation des tâches ou le distanciel, conduit à ne plus considérer celui qui travaille, puisqu’il n’existe plus en tant qu’humain.
Pour Simone Weil, philosophe, indiquait « L’humanité se divise en deux catégories, les gens qui comptent pour quelque chose et les gens qui comptent pour rien. Quand on est dans la seconde, on en arrive à trouver naturel de compter pour rien – ce qui ne veut certes pas dire qu’on ne souffre pas… »