L’épreuve sanitaire, sociale et sociétale sans précédent à laquelle nous sommes confrontés, interroge notre modèle de société. Ingénieurs, chefs de projet, cadre, managers de proximité, techniciens, agents de maîtrise l’heure est à la mobilisation de nos savoirs et savoir-faire pour répondre à l’urgence, dresser les premiers bilans et construire la société de demain.
De premières initiatives syndicales couronnées de succès
L’intervention de la CGT et de son UGICT auprès des pouvoirs ont permis d’obtenir :
- Sur le chômage :
>>> le report de l’application des nouvelles règles d’indemnisation
>>> la prolongation de l’indemnisation des chômeurs en fin de droit - Sur la maladie : suppression du délai de carence dans les secteurs public et le privé
- Sur la retraite : la suspension du débat parlementaire sur le projet de réforme
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Un état des lieux inacceptable
La France est la 7ème puissance économique mondiale.
Pourtant la pénurie est le maître mot de notre actualité.
Pénurie de masques, pénurie de test, pénurie de lits d’hospitalisation, manque de respirateurs artificiels, pénurie de composants électroniques, carence de matière première, manque de professionnels de santé…
Et aussi, plans de continuité d’activité non coordonnés ou défaillants, voire inexistants, fragilité de la chaine logistique : à l’heure de la mondialisation, les acteurs et les secteurs économiques n’ont pas développé et intégré les outils pour gérer une crise planétaire…
Et pour cause, celle-ci remet en cause les fondamentaux de notre modèle économique et de nos politiques publiques : la place et le rôle des entreprises, leur asservissement à des objectifs financiers de rentabilité actionnariale maximale, la fragilisation des services publics, le transfert au secteur privé de toutes les activités potentiellement lucratives au mépris du bien commun.
Penser la crise pour reconstruire nos sociétés
La crise sanitaire révèle au grand jour de multiples failles :
- Elle condamne la production à flux tendu et invite à la reconstitution de stocks et à leur gestion efficiente
- Elle condamne la désindustrialisation du pays et invite à la relocalisation des productions
- Elle invite à substituer à la loi du marché des logiques de développement durable, au profit de l’humain et de la planète
- Elle invite à la revalorisation notamment salariale de tous les métiers tournés vers l’humain : métiers de la santé, de l’enseignement, de la cohésion territoriale et sociale
- Elle apporte une démonstration renouvelée de la fragilité des marchés financiers et invite à ne surtout pas confier à ses opérateurs majeurs, banquiers et assureurs, notre protection sociale, que ce soit en matière de santé, de prévoyance ou de retraite.
- Elle fait la démonstration qu’un autre cap est possible, car l’argent est disponible quand la volonté politique est au rendez-vous : la BCE vient de débloquer 750 milliards d’euros, l’Europe de mettre au placard la doctrine de la limitation des déficits publics à 3% tandis que les Etats-Unis envisagent de débloquer 1000 milliards de dollars pour financer un plan de relance économique.
Elle révèle la nécessité de les entendre lorsqu’ils revendiquent le plein exercice de leur professionnalisme, dans le respect de la déontologie du métier et de leur éthique citoyenne. Elle confirme l’urgence à mettre en œuvre de nouveaux droits individuels garantis collectivement afin qu’ils puissent être professionnellement engagés et socialement responsables. Il y va de l’intérêt de tous les salariés et de l’intérêt général.