À quel âge pourrai-je partir à la retraite ? Et avec quelle pension ? Bizarrement, le gouvernement refuse de répondre à ces deux questions que tou.te.s les salarié.e.s se posent. Pour les occulter, il dit vouloir faire une réforme « systémique » et passer d’un système par annuités à un régime de retraites à points. L’intérêt ? Cela permet de focaliser le débat sur la façon dont on organise le système de retraites plutôt que sur le contenu des droits, les « paramètres » de la réforme. Et au passage de faire diversion en fustigeant les « favorisé.e.s », les cadres, fonctionnaires, marins, cheminot.e.s ou autres régimes spéciaux.
1€ cotisé = les mêmes droits à retraites… Oui, mais quels droits ?
Emmanuel Macron a annoncé qu’un euro cotisé ouvrirait à chaque salarié.e les mêmes droits. Derrière cette apparente équité se cachent trois problèmes. D’abord le calcul de la retraite ne se ferait plus sur les meilleures années mais sur l’ensemble de la carrière. Ensuite, les mécanismes de solidarité qui neutralisent les aléas de carrière (chômage, maternité…) pourraient être plafonnés voire totalement supprimés. Surtout, ce principe d’équité ne nous dit rien sur le contenu de nos droits à retraite.
Pas de ressources nouvelles pour les retraites = baisses de pensions pour toutes et tous !
L’objectif de la réforme est de bloquer définitivement la part des richesses que nous affectons collectivement à nos retraites, au mieux à son niveau actuel, 14% du PIB.
Le problème ? Avec le papy boom et l’allongement de la durée de vie, le nombre de retraité.e.s augmentera de 24% d’ici 2050.
Pour que les comptes soient équilibrés, le montant de nos retraites sera donc automatiquement revu à la baisse.
Le gouvernement propose que la valeur des points acquis, et donc le montant de la pension, soit déterminé seulement au moment du départ en retraite, en fonction de l’espérance de vie, du nombre de retraité.e.s et de la situation économique.
Une fois ce système mis en place, plus besoin de réforme pour baisser les droits !
C’est ce système à points qui fait que les pensions des suédois ne représentent plus que 53 % de leur salaire de fin de carrière, contre 60 % en 2000.