Après les congés forcés, la solidarité imposée

 

 

Dans l’hebdo du vendredi, le maire de Reims et la présidente du Grand Reims suggèrent que les agents des collectivités territoriales qui le souhaitent donnent des jours de congés au bénéfice des agents de la fonction publique hospitalière.

Après les congés forcés, notre employeur innove avec la solidarité imposée.

 

Fiers de leur idée, ils ont donc écrit le 17 avril au Premier ministre pour préciser que les congés des agents territoriaux non pris pourraient être transformés afin de rémunérer les nombreuses heures supplémentaires, en particulier des personnels les plus vulnérables financièrement et pourtant indispensables au fonctionnement de nos hôpitaux que sont les infirmiers, aides-soignants, ASH, ou encore les étudiants qui ont été mobilisés, en première ligne, souvent au détriment de leur santé.

Soyons sérieux une minute.

Charité bien organisée, commence par soi-même

Ainsi, il conviendrait à l’exécutif de donner l’exemple. Pourquoi ne verser ses émoluments, pour soutenir le personnel soignant du CHU de Reims ? La CGT pour sa part leur a livré 130 plateaux repas le 9 avril pour leur permettre de se restaurer alors que les cuisines de leur établissement sont fermées. Nous n’en avons pas fait la publicité jusqu’à ce jour.

 Une responsabilité de l’exécutif rémois dans la dégradation des hôpitaux

Rappelons que Nicolas Sarkozy, élu président de l’UMP, a nommé celui qui n’était pas encore Maire de Reims, secrétaire national de l’UMP chargé de la santé.

Or sous Sarkozy, avec la loi « Bachelot », les fermetures de services se sont ’accélérées Les délais pour accéder aux soins eux se sont allongés. Ajoutons les services d’urgences débordés, la pénurie de lits et de personnel. Pendant ce temps, les secteurs et activités publics rentables étaient abandonnés au privé.

En tant que député-e-s, les deux têtes de l’exécutif rémois ont voté des textes cassant l’hôpital que ce soit sous Chirac pour l’une et sous Sarkozy pour les deux, voire peut-être même certaines mesures allant dans le même sens sous Hollande.

 La solidarité ne s’impose pas.

Les agents territoriaux sont des adultes. Ils sont citoyens et ont le sens du service public ainsi que celui de la solidarité. Ils le prouvent d’ailleurs en ce moment. Ils n’ont donc pas besoin que leur employeur leur dicte quoi faire en la matière.

Les fonctionnaires exerçant dans les hôpitaux ne veulent pas de cette aumône prise à d’autres fonctionnaires. Comme les agents territoriaux, ils exigent des rémunérations décentes.

Cela passe par une sérieuse augmentation du point d’indice.

 Mais ce serait contraire au dogme néolibéral du gel ou de la compression de la masse salaire que nos deux édiles vantent et appliquent.

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