Les choix politiques actuels visent à dégrader un maximum les services publics 

Karen Verdier Atsem (agente territoriale spécialisée des écoles maternelles) à la Ville de Paris

Karen Verdier n’ira pas s’occuper des enfants de son école maternelle ce matin, elle ne nettoiera pas les classes, ne remplacera ni le gardien pendant sa pause, ni la cantinière.

« Je suis en grève car ce qui arrive à notre métier arrive à beaucoup de métiers des services publics : une dégradation flagrante de nos conditions de travail qui se ressent de plus en plus au quotidien due au manque d’effectifs et de moyens. »

Sa polyvalence n’est pas reconnue à la hauteur de son implication professionnelle : 1 600 euros mensuels pour cette agente publique au service de la Ville de Paris depuis neuf ans.

La réforme à venir de la fonction publique l’inquiète, car elle craint que le secteur privé ne s’empare de plus de missions et dégrade les services rendus : « Nous sommes en lien direct avec le citoyen, et nous garantissons une égalité d’accès à tous. Dans le privé, les patrons décident à leur sauce. Les entreprises privées fonctionnent surtout pour le bien-être des actionnaires. »

À 29 ans, la jeune fonctionnaire s’inquiète pour son avenir et celui des services publics.

« Ils me tiennent à cœur, mais ils sont menacés en France en raison de choix politiques qui visent à les dégrader un maximum, pour dénoncer alors leur inefficacité et ensuite les ouvrir au privé. »

Ce n’est donc pas la première fois que la syndicaliste CGT se met en grève, et elle est prête, bien sûr, à converger avec les gilets jaunes, «  à l’action légitime », bien qu’elle s’étonne « que certains se mobilisent pour la première fois alors qu’ils partagent nos revendications. Il ne suffit pas de manifester le samedi, il faut aussi s’arrêter de travailler ».

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