Mobilité interne au Grand Reims, réalité ou fiction ? un article de notre collègue Alain Génieur

 

C’est l’histoire d’un collègue qui au bout de quelques années a fait le tour de son poste, songe à se libérer de tâches managériales pour lesquelles il n’était pas préparé et commence sérieusement à réfléchir à une mobilité au sein de la grande administration rémoise.

Il se met donc en veille sur les postes à pourvoir grâce à cette merveille de Liséa qui, dans sa rubrique actualités nous informe régulièrement en la matière. Cela me fait penser qu’aujourd’hui même, dans cette rubrique on recrute à la DRH un(e) chargé(e) de mobilité… quelle coïncidence, c’est à se demander si justement la mobilité interne aurait besoin d’un coup de pouce.

Une opportunité se présente sur un poste qui permet un travail partenarial au niveau européen…ni une ni deux le collègue postule en imaginant déjà le dépaysement (nouvelle Direction, nouveaux collègues à côtoyer et quelques déplacements en perspective qui font une partie de l’attrait du poste).

Préparation de la candidature, il peaufine son CV et aussi son anglais, il fera son entretien en anglais pour bien montrer sa maîtrise en la matière.

Sans doute par peur de ne pas avoir de bonnes candidatures en interne (nous le constatons, notre administration doute souvent des capacités de ses propres agents), le poste est publié largement et ce qui devait arriver arriva…un nombre de candidatures invraisemblable, du jamais vu, plusieurs dizaines de candidat(e)s ont répondus à l’appel.

Après une assez longue attente et comme il est de tradition dorénavant, les candidat(e)s internes sont reçus et une sélection de candidat(es) externes aussi.

Le marathon des entretiens se termine et on imagine qu’un classement est fait…en 1 Melle externe, en 2 Monsieur interne notre collègue et en 3 Madame Y.

Monsieur interne est pas mal mais en externe il y a toujours mieux, la fameuse perle rare…une petite jeune pleine d’expériences internationales qui n’y connaît rien aux collectivités mais peu importe, elle est fraîche et n’est pas encore modelée, c’est elle que l’on veut.

Les semaines passent mais pourquoi ne dit-on rien aux candidats non retenus et encore moins aux candidats classés ??? il faut prendre son mal en patience, au-delà des vicissitudes du recrutement, on a entendu parlé de la période de friction, cette fameuse période située entre le départ d’un agent et l’arrivée de celui ou de celle qui va le remplacer, mais si, cette période qui permet de faire des économies ; au minimum 6 mois de rémunération d’un cadre, à multiplier par le nombre de recrutements… et ça ce n’est pas une idée du nouveau Président de la République mais un moyen employé par nos élites pour économiser sur les frais de personnel. Et en attendant, qui fait le job ??? Personne ou alors les collègues à qui on a refilé le BB et qui commencent à en avoir plein le dos de se charger de tâches qui ne sont évidemment pas dans leur profil de poste. Mais vous devez vous adapter et sortir de votre zone de confort allons !

Quand les semaines passent et que l’information trépasse, on cogite quand on a postulé, on imagine des choses, on se renseigne, on va à la pêche aux informations, on sollicite son réseau et parfois même on entend des rumeurs et on commence à se demander si le discours est en phase avec la réalité, ce discours que l’on nous sert, dont on nous rebat les oreilles et que l’on peut lire dans le dernier numéro de la lettre CAPRH « La mobilité interne est un des leviers majeurs de la politique de ressources humaines portée par CAPRH »…C’est à se demander si CAPRH a trouvé le bon cap.

Il garde espoir quand même ce collègue qui veut changer de poste et il insiste pour en savoir plus, pour cesser d’être dans l’attente, dans l’espoir pour ne pas finir par le désespoir.

Et puis, la fameuse perle rare venu d’ailleurs en a eue assez d’attendre aussi une réponse et finalement elle a accepté une autre offre et s’en va radieuse vers d’autres cieux. A cette nouvelle, Monsieur interne classé en deuxième position ne se sent plus de joie, il ouvre un large bec et s’en va quérir son nouveau poste ; après autant d’attente et d’hésitations, d’atermoiements et de contradictions, il pense toucher au but.

Que nenni, ordre est donné d’aller chercher un ou une autre candidate dans la pile de ceux qui ont été mis de côté, mais à quoi sert d’établir un classement si on ne le respecte pas et à quoi servent ces entretiens ???? On a beau alerter sur la nécessaire légalité d’un recrutement, on nous répond, pas grave, la DRH se chargera de couvrir de légalité nos manières de faire.

Nouveau rebondissement, notre collègue apprend la raison, ou plutôt l’une des raisons (vous pouvez en imaginer des tas d’autres encore moins reluisantes) pour laquelle on refuse sa mobilité : « on ne veut pas que vous quittiez votre poste actuel »…mazette, les bras nous en tombent mais dans ce cas-là pourquoi avoir accepté qu’il postule ??? Peut-être dans l’espoir qu’il ne soit pas assez bon pour figurer au palmarès, sur le podium du jury, dans ce classement qui ne sert à rien.

Imaginons, après cette mésaventure, ce que peut penser notre collègue de la façon dont les cadres sont traités dans notre administration. Les cadres sont des pions dont on se sert sans faire attention à leurs souhaits, ils sont utiles ici donc gardons les ici. On peut imaginer le résultat : notre collègue Monsieur interne va sans doute aller postuler ailleurs en dehors de notre collectivité et on va perdre un élément de valeur qui n’a rien fait de mal sauf à considérer que vouloir une mobilité interne est un mal que l’on habille en bien et que l’on refuse à certain(e)s…de là à y voir une discrimination…

 Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait presque purement fortuite.

Alain GENIEUR

 

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